Qui a dit qu'un hôpital était tranquille ? |Andrew|

*Agent de terrain de la CIA*

Depuis un an, l'Agence ne le mettait que sur des affaires calmes et sans prétention, qui n'avaient pas grande importance. Ethan était sûr que après tout ce qui s'était passé il y avait plus d'un an, sa hiérarchie avait voulu éviter de le mettre en première ligne : il ne fallait pas qu'il soit reconnu et identifié, cela ne pourrait que leur faire du tort. L'agent qu'il était comprenait la décision, mais cela faisait maintenant plus d'un an que ses missions se réduisaient à de la surveillance de célébrités qui n'avaient eu aucune activité illicite ou compromettante, dans ou en-dehors des États-Unis. Il commençait à désespérer de recevoir un jour, une nouvelle mission où danger et adrénaline seraient de la partie. Certes, il était plus qu'agréable d'avoir du temps pour soi et de redécouvrir une vie de famille qui lui avait cruellement manqué lorsqu'il était à l'étranger, mais Ethan commençait également à ressentir le besoin de se déplacer. Il ne lui était pas arrivé, depuis plusieurs années, de rester au même endroit pendant si longtemps.

Assis dans un fauteuil inconfortable dans la chambre d'hôpital où sa mère avait été conduite, Ethan regardait la télé, la tête en arrière sur le dossier de son siège, et les pieds sur une petite table non loin de lui. Les émissions qui passaient étaient à mourir d'ennui sur toutes les fréquences télévisées, aussi, zappait-il avec lassitude de chaîne en chaîne, sans jamais trouver quelque chose d'intéressant à regarder pour passer le temps. Après un soupir, il éteignit le téléviseur et tourna la tête pour observer le lit et l'autre fauteuil vides à ses côtés. Une équipe d'infirmières et de médecins étaient venus chercher sa mère il y avait une bonne demi-heure pour lui faire passer un examen de plus, et Ethan s'était retrouvé seul dans la pièce aussi grande qu'un placard à balais, selon lui. Son frère Andrew s'était éclipsé cinq minutes après que leur mère ne soit partie, et depuis, l'agent n'avait plus aucune nouvelle, ni de l'un, ni de l'autre.

La télécommande toujours dans sa main, Ethan l'envoya sur la table où reposaient ses pieds et s'enfonça un peu plus dans son siège. Depuis des heures qu'il était assis là, il commençait à sentir quelques raideurs le long de son dos et de sa nuque. Cependant, ça n'était rien comparé au sentiment qu'il pouvait ressentir lorsqu'il était entouré de sa famille. Ces derniers mois, Andrew et lui avaient ré-appris à se connaître et étaient plus proches que jamais. En tout cas, ils l'étaient quand ils se tapaient dessus, pour savoir qui allait prendre la manette de leur playstation. Quand à leur mère, depuis sa maladie cardiaque qui avait nécessité une transplantation de l'organe en question, elle avait des problèmes de santé, ce qui forçaient Andrew et Ethan à passer un peu plus de temps avec elle. Non pas que ça les gênait. En tout cas, ce n'était pas son cas, et d'après ce qu'il pouvait voir, même si son petit frère prétendait parfois le contraire, il savait que ça ne le gênait pas non plus.

Lorsque la porte de la petite chambre s'ouvrit, Ethan releva la tête et remarqua son frère qui apportait un plateau de la cafétéria avec lui. Il le suivit des yeux, puis une fois qu'il eut posé le plateau sur le lit entre eux deux, il laissa retomber ses pieds sur le sol et attrapa le morceau de pain qui traînait, avant d'en enfourner une bonne part dans sa bouche.

« Merci, petit frère. »